Alors que le prix de l’énergie s’affole, que celui des assurances décolle, voici que le prix des livres importés de France baisse. C’est une bonne nouvelle, et nous la devons à nos libraires. Ce sont elles et eux qui se battent depuis des mois pour faire en sorte que la baisse de l’euro soit répercutée sur les prix suisses. C’est le cas pour une grande quantité de catalogues français, mais pas encore pour tous, et le combat continue.
Mais qui dit baisse de prix dit baisse de chiffre d’affaires, pour toute la chaîne du livre et en particulier pour les libraires dont la marge, déjà ténue, est encore amoindrie par l’augmentation des charges. Comment soutenir sa librairie préférée en ces temps difficiles? En allant y acheter des livres. C’est simple et tellement logique.
Et pourquoi ne pas choisir une BD, pour vous-même ou pour l’offrir? Au rayon nouveautés, le choix y est étourdissant! Il y en a pour tous les goûts. La scène de la BD en Suisse est très vivante, et ne se résume plus aux noms des grands dessinateurs qui font leurs preuves depuis longtemps… en Belgique ou en France.
Elles sont peu nombreuses – une dizaine – les maisons d’édition romandes qui publient de la BD, certaines depuis des années. Mais toutes proposent un catalogue original reflétant la richesse du vivier d’auteurs de notre région d’où émergent chaque année de nouveaux talents. Le genre a le vent en poupe, tout comme le manga et le roman graphique; Karine Papillaud en dresse le panorama dans le dossier qui ouvre ce magazine. De son côté, Alexandre Grandjean présente un choix de nouveautés quand la lausannoise Hélène Becquelin restitue de son trait vif et drôle sa visite de la librairie Humus.
Un peu plus loin, Isabelle Falconnier nous révèle les secrets de la fabrication d’un livre, comme autant d’interventions décisives mises en scène par son éditeur – en l’occurrence il s’agit de Swiss Tattoo, le livre que le journaliste Clément Grandjean consacre à la scène du tatouage en Suisse. En fin disséqueur des images d’archives de la RTS, François Vallotton analyse, quant à lui, l’émergence des bibliothèques d’entreprise dans les années 1970, l’encouragement à la lecture autant que la persistance de ses stéréotypes. C’était hier.
Aujourd’hui, la rentrée littéraire bat son plein – le choix de nos lectures est désormais immense – et les auteurs et autrices suisses la marquent de leur empreinte, ce qui est réjouissant. Nous vous en présentons une sélection forcément restreinte et subjective, mais riche et foisonnante. N’hésitez pas à nouveau à questionner vos libraires, ils auront presque tout lu pour vous.