"Ma prière consiste ordinairement dans une attention amoureuse de l'esprit et une adhésion de la volonté à Dieu présent et agissant dans mon âme. Cette prière est plus passive qu'active, et si Dieu ne m'y avait pas mis, je n'aurais pas pu l'atteindre. Elle suppose un sentiment intime de la présence et de l'action de Dieu que lui seul peut donner. Parfois, toutes les facultés de mon âme sont suspendues. Mais d'ordinaire, c'est un simple acte de volonté auquel l'intelligence a peu de part. Je peux rester longtemps dans cette oraison, sans peine, et même avec une grande ferveur." C'est sur la voie de cette oraison que le père Pierre-Joseph de Clorivière, sj, nous guide. Né en 1735, il est devenu prêtre en 1773 et a connu les menaces de la Révolution Française contre les religieux. Resté fidèle et courageux dans Paris même, malgré le massacre des Carmes en 1792, il fondera la Société des Filles du Coeur de Marie et restaurera la Compagnie de Jésus - disparue depuis 52 ans - dont il deviendra en 18141e Provincial et mourra en 1820. Il laisse un message adapté au monde moderne, annonçant déjà la doctrine sociale de l'Eglise: vivre au milieu du monde en étant soumis à tout ce que ses lois et ses usages ont de conforme à l'Evangile; remplir ses devoirs de citoyen. Et en même temps, avoir à coeur les intérêts de l'Eglise et être prêt à se battre quand c'est nécessaire.