Tout semble aller pour le mieux pour le videur Royston Blake : depuis la fin de son odyssée sanglante avec les frères Munton (cf. Les allongés), notre héros est monté en grade. Il est non seulement le videur mais aussi le gérant du Hopper, le seul pub digne de ce nom de Mangel, trou sordide et paumé dans la campagne anglaise. Les clients le respectent à nouveau, il peut marcher la tête haute. Certes, il doit cohabiter avec son pote Fin en fauteuil roulant, mais bon, tant qu'il y a de la bière et du tabac, il n'y a pas à se plaindre.C'est justement son goût pour l'alcool et la nicotine qui va pousser Blake dans de nouvelles aventures : Doug, l'épicier du coin, lui propose 400 cannettes de bière et 400 clopes s'il casse la figure de Nick Nopoly, petit copain de sa toute jeune fille qui commence à prendre un mauvais chemin. Le problème est que le Nick en question est pote avec les caïds locaux qui vivent dans les bas-fonds de la ville.Dans le même temps, Mangel est victime d'une explosion de la délinquance juvénile. Les journalistes se mettent à parler de petites pilules que les jeunes goberaient comme des bonbons avant de disjoncter. Et quelle n'est pas la surprise de Blake quand il apprend que le fameux Nick vient de racheter le Hopper qu'il transforme en boîte de jeunes...Le récit est porté par une bande de personnages aussi hilarants qu'inquiétants. En premier lieu Royston Blake, ce colosse aux pieds d'argile qui ne cesse de se justifier pour faire croire qu'il maîtrise toujours la situation alors que les évènements lui pètent à la figure comme une bombe artisanale. À ses côtés, il y a toutes les petites frappes de Mangel, les jeunes vauriens toujours prêts à la castagne, les patrons de bar qui ne font jamais crédit, les poulettes vulgaires qui se laissent aller... Tout ce petit monde est terriblement vivant, servi par un style argotique acéré qui fait de Williams un cousin moderne et anglais d'Audiard.