Descriptif
Agenda rouge de la résistance chilienne regroupe la presque totalité de la production poétique de Serge Pey liée au combat du MIR (Movimiento de Izquierda Revolucionaria) groupe révolutionnaire qui prendra les armes contre le fascisme. Ces poèmes furent écrit de 1974 (date anniversaire de l'assassinat de Miguel Enriquez, dirigeant historique du Mir), jusqu'en 1986. Si les liens entre poésie et politique est au centre de la poésie de Serge Pey, ce livre en est, plus qu'un simple témoignage, le geste manifeste. En effet, la grande majorité de ces poèmes ont été écrits alors qu'il militait activement avec le MIR, notamment comme "facteur" (militant chargé de "passer" les messages secrets entre les divers combattants entrés dans la clandestinité). Et cette poésie mêle réflexions politiques, témoignages, pensées philosophiques, enseignements sur les modes de vie en clandestinité... mais surtout, donne à lire une poésie où philosophie et politique se confrontent à l'intime, dans une multiplicité des voix et des écritures.Ce livre est également un voyage à travers les lieux et les luttes, voyage ponctué d'hommages à toutes celles et à tous ceux, célèbres ou inconnu-e-s, qui ont refusé la bride et la muselière du fascisme de Pinochet. Serge pey invente une poésie où geste et écriture sont intimement liés. Sa participation à l'écriture de l'art-action est essentielle (plusieurs centaines de performances à travers le monde). Poèmes d'actions, poèmes directs, poèmes politiques, poèmes de luttes, poèmes métaphysiques :Serge Pey mêle l'écriture poétique à la performance, au happening et aux arts visuels, et invente une nouvelle façon du poème. Dans la transgression de toutes les frontières de l'art (plasticien, musicien de la voix, écrivain, philosophe direct - il conçoit la poésie comme une "philosophie-action" - performeur, poète sonore), ce réalisateur de poésie physique a porté les relations entre l'écriture et l'oralité à des sommets rarement atteints. Serge Pey a toujours affirmé une poésie du combat politique : " Serge Pey un des très rares, sinon peut-être le seul à ma connaissance, aujourd'hui, qui écrit une poésie que j'appellerais une poésie politique. Pas au sens où du temps d'Éluard et de son ode à Staline on parlait de poésie engagée, mais au sens où Maïakovski faisait d'un poème d'amour un poème politique. Parce qu'un poème d'amour est un poème politique " (Meschonnic).