Sur quoi reposent ces quelques et dé nitives a ections littéraires, qui nous attachent à des auteurs aussi divers qu'Henri omas, Constantin Cava s, Emmanuel Bove, Jean-Claude Pirotte ou Jean-Luc Sarré dont il est, parmi d'autres, question dans ces pages ? Sur le souvenir décisif d'un étonnement ancien à constater que des phrases de roman pouvaient hanter comme des fragments de poèmes, ou que les mondes révélés par certains vers ne sont pas moins vastes que des récits ? Sûrement. Mais au moins autant sur la capacité con rmée de cette surprise première à se renouveler, intacte, à mesure qu'on se promène dans l'oeuvre. Une dette de reconnaissance, en quelque sorte, pour la constance ou la fragile endurance avec laquelle chacun de ces auteurs a su délimiter un monde au centre duquel quelques lignes su sent, chaque fois ou presque, à nous projeter. On peut aussi se demander si ces auteurs sont si divers que cela, s'ils ne formeraient pas à leur manière une sorte de clan, un peu disparate, mais à qui certains traits récurrents su raient à donner, sur une impossible photo de groupe, un indéniable air de parenté. « Dans les marges , en n, puisqu'il ne s'agit, au fond, que de ré exions notées dans la marge de livres aimés, du dialogue ainsi instauré avec eux et, en dernière analyse, d'une forme de compagnonnage avec leurs auteurs.