Descriptif
Suivi de 'Les spectatrices émancipées'. Pierre Tévanian propose dans cet essai une lecture de Mulholland drive. Plutôt que d'y voir de l'art pour l'art, une succession de tableaux dépourvus de signification, il montre au contraire que le film de David Lynch, construit comme un rêve, nous raconte une histoire : celle de Diane Selwyn et Camilla Rhodes, de leur amour et du deuil de cet amour par la vengeance. La lecture de Pierre Tévanian, appuyée sur les outils d'analyse de la psychanalyse freudienne, plonge ainsi dans le rêve de Diane Selwyn et fait réémerger la dimension politique du film, critique de l'ordre hétéro-sexiste et de la construction hollywoodienne d'un idéal du moi destructeur. 'Le film commence comme un thriller, mais il est tout sauf un thriller. Il est d'une beauté formelle rare, mais ce film est tout sauf de l'art pour l'art. Enfin, Mulholland drive est bien entendu un rêve, et bien entendu il fonctionne comme un film à clés, mais le rêve n'est pas le véritable sujet du film. Le rêve n'est qu'un moyen - particulièrement bien approprié - de parler d'autre chose. Mulholland drive est en réalité un film sur l'amour et la haine et sur le deuil, mais aussi une élégie, un monument érigé en hommage aux victimes d'Hollywood, une réflexion anthropologique sur la puissance du cinéma et son influence sur la vie, et même, plus que ça, un pamphlet contre l'ordre hétérosexiste, ou plus largement contre 'l'usine à rêves' qu'est Hollywood, et contre les effets destructeurs de ce 'rêve' sur la subjectivité de masse. Tout cela, à travers une histoire : l'histoire de Diane Selwyn et Camilla Rhodes, victimes d'Hollywood'