Descriptif
Texte remanié d'une conférence qu'Orlan effectua en 2009 à l'Académie Royale des beaux arts de Bruxelles, où l'artiste commente son travail, de ses débuts à aujourd'hui, en le liant à l'histoire contemporaine. Ouvrage abondamment illustré. Le travail qu'Orlan déploie depuis de nombreuses années, avec une cohérence et une rigueur exemplaires est une source d'inspiration et de réflexions pour ses contemporains. Ceci d'autant plus que personne mieux qu'elle commente et met en critique l'histoire qui sous-tend son travail. Cet écho manifeste aussi une admiration et une fascination. Ce qui fait qu'ORLAN est une star vient des questions qu'elle se pose et qui rencontrent nos obsessions : elle est un livre ouvert séparant ce qui est crucial de ce qui ne l'est pas, le corps d'une femme en est le centre. Ses hybridations de soi, sa mue, son manteau d'Arlequin donnent à penser ce que sont pour elle comme pour nous, des marqueurs de notre temps: la place de l'anthropologie dans son oeuvre témoigne d'un de ces marqueurs.La violence a repris. Les trente dernières années n'ont été qu'une trêve pour le corps des femmes et la représentation de cette violence reste aussi imperceptible dans les religions contemporaines que dans l'histoire de l'art chrétien. Certaines femmes en redemandent (du voile, encore du voile), certaines rêvent de devenir des criminels ou des terroristes au regard des sévices commis à leur endroit : le viol et l'excision. Une seule, ORLAN loin de tout masochisme et de toute victimisation conçoit et réalise l'Art Charnel qui s'oppose à la délectation de la vision du corps des femmes martyrisé dans bien des pièces du Body Art.